
PARCOURS
Entre une mère poétesse et un père avocat – défenseur, entre autres, d’Hara-Kiri – Caloé a de qui tenir ! Mais cette indépendance d’esprit et ce goût quasi « congénital » de la liberté, qui trouvera à s’incarner dans son approche de la musique, ne constitueront pas les seules sources auxquelles s’abreuvera l’artiste. Élevée dans une famille de mélomanes, bercée par la musique classique et la chanson dès sa plus tendre enfance, elle se découvre musicienne dès l’âge de 4 ans, en choisissant le violon. Très rapidement, l’improvisation va faire partie de son langage. Elle sort l’instrument de sa boîte chaque fois que l’occasion se présente, pour accompagner un texte de sa mère ou un guitariste qui passe par là, avant de découvrir le jazz à l’adolescence. Cette musique ne la quittera plus.
Mais la singularité de ce parcours ne la conduit pas d’emblée à se rêver en « chanteuse de jazz », puisqu’elle étudie d’abord le chant lyrique (à l’École Normale) ainsi que le violon jazz, avec Pierre Blanchard. Peu à peu, elle apprivoise son art et se forge un style, au fil des expériences et des rencontres, comme avec les musiciens du Hot Sugar Band, groupe de swing à danser avec lequel elle part sur les routes de France et d’Europe, lâchant définitivement le violon pour se consacrer pleinement à son nouvel instrument : la voix.
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Afin d’élaborer son propre langage, Caloé veut se confronter aux racines. Elle décide alors de partir en voyage, de l’autre côté de l’Océan. Racines du jazz, à New York et à la Nouvelle-Orléans, où elle rencontrera le trompettiste Ashlin Parker. Berceau de la samba et de la bossa nova, au Brésil, où elle séjournera durant trois mois. Une manière aussi d’explorer les « saisons » (« si différentes, dit-elle, d’un bout à l’autre du monde »), qui vont nourrir son inspiration.
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Caloé chante et compose, écrivant textes et musique, faisant de l’improvisation vocale un terrain de jeu et l’un de ses atouts, que ce soit dans l’interprétation des mélodies qu’elle revisite ou en recourant au « scat », qu’elle a longuement travaillé pour le maîtriser à sa manière. Empreintes de poésie, les paroles de ses chansons, en français et en anglais, se marient à un jazz éclectique, riche de ses influences multiples.
Dans "Saisons", son premier disque, on retrouve des traces d’atmosphères « Saint-Germain-des-Prés » (L’été), une façon de revisiter le 3 temps et de célébrer la valse dans la grande tradition française (Les gouttes), assorties d’accointances avec le jazz le plus moderne (Autumn is coming, Printemps, Chiir...). « Ce disque, c’est ma manière de vous faire voyager à travers mes yeux et vos oreilles », déclare l’artiste. Ses échanges « rappés » avec L’Oiseau Fou (Hope) ou sa reprise d’un des tubes du compositeur brésilien Cartola (As rosas nao falam) montrent en tout cas qu’elle a bien plus d’une corde à son arc.
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C’est à la découverte de cet univers « acidulé et vintage », comme le qualifie Thomas Lécuyer (programmateur dont elle fut le « coup de cœur »), que nous convie Caloé, qui a déjà une belle expérience à son crédit, sur les scènes françaises et internationales (Istanbul, Stockholm, Oslo, Lettonie, Monténégro...), où elle a eu l’occasion de côtoyer de très grands noms, comme le batteur Dave Weckl.